Déclaration conjointe concernant le vote en plénière du Parlement européen sur la stratégie « De la ferme à la table »
Hier, le Parlement européen a procédé à un vote sur son rapport d’initiative relatif à la stratégie « De la ferme à la table ». Les acteurs de la chaîne alimentaire reconnaissent le signal envoyé par ce vote, mais regrettent le contexte dans lequel il s’inscrit. Tous les aspects ont, en effet, été
abordés sauf les moyens et solutions réellement à disposition pour répondre aux nombreuses lacunes que cette stratégie comporte.
Tous les acteurs de la chaîne alimentaire soutiennent les principaux objectifs définis dans la stratégie « De la ferme à la table ». Nous savons que des changements sont nécessaires et nous demeurons déterminés à jouer notre rôle dans cette transition vers un système alimentaire plus durable. D’ailleurs, nous déployons déjà des efforts majeurs en ce sens. Toutefois, ce qui nous fait cruellement défaut actuellement, ce sont de nouveaux outils et une feuille de route claire. L’échéance de 2030 se rapproche à grands pas et nous ne pouvons pas appliquer tous ces changements du jour au lendemain.
Dès lors, nous attendons des propositions concrètes de la part de la Commission européenne, notamment concernant les lacunes identifiées dans le débat en cours au sujet des effets des fuites de carbone, de l’autonomie stratégique ouverte ou des prix à la consommation. Ceci étant dit, nous nous félicitons également du signal clair envoyé par le Parlement européen, qui demande à la Commission européenne de préparer une analyse exhaustive sur les répercussions de cette stratégie. La fiche d’information présentée par la Commission au début de la semaine1
pourrait constituer un bon point de départ pour une telle analyse.
1 https://ec.europa.eu/info/news/green-deal-2030-targets-and-agricultural-production-studies-2021-oct-18_en
Agriculture and Progress – Plateforme européenne pour une production agricole durable Agri-Food Chain Coalition – Initiative conjointe de la chaîne agroalimentaire européenne AnimalHealthEurope – Fabricants européens de médicaments pour animaux AVEC – Association européenne des transformateurs et négociants de volaille
CEFS – Comité européen des fabricants de sucre CEJA – Conseil européen des jeunes agriculteurs CEMA – Association européenne des constructeurs de machines agricoles CEPM – Confédération européenne des producteurs de maïs CEVI – Confédération européenne des vignerons indépendants CIBE – Confédération internationale des betteraviers européens Clitravi – Centre de liaison des industries transformatrices de viande de l’UE COCERAL – Association européenne du commerce des céréales, des oléagineux, des légumineuses, de l’huile d’olive, des huiles et des graisses ainsi que de l’approvisionnement agricole Copa Cogeca – Agriculteurs et coopératives agricoles d’Europe CropLife Europe – Industrie européenne de la protection des cultures EBB – European Biodiesel Board EDA – Association européenne des produits laitiers EFFAB – Forum européen des éleveurs d’animaux de reproduction ELO – Organisation européenne des propriétaires fonciers European Livestock Voice – Plateforme européenne de la chaîne alimentaire de l’élevage (avec le soutien de Carni Sostenibili) Euro Foie Gras – Fédération européenne du foie gras Euroseeds – Association du secteur européen des semences ePURE- Industrie européenne de l’éthanol renouvelable Fediol – Association européenne de l’industrie des huiles végétales et des tourteaux d’oléagineux FEFAC – Fabricants européens d’aliments pour animaux Fertilizers Europe – Association européenne des fabricants d’engrais IBC – Confédération Internationale de la Boucherie et de la Charcuterie UECBV – Commerçants européens de bétail et de viande
Déclaration conjointe – Stratégie « De la Ferme à la Table » : Il est temps d’écouter ce que disent les données !
Tous les acteurs de la chaîne alimentaire approuvent les grands principes proposés dans la stratégie « De la ferme à la table » et sont pleinement conscients des améliorations constantes et majeures nécessaires afin de garantir une approche plus durable pour nos systèmes alimentaires. Néanmoins, plusieurs études récemment publiées sur la stratégie « De la ferme à la table » indiquent que les objectifs actuels, s’ils sont mis en œuvre tels quels, auront un coût considérable pour les agriculteurs de l’UE et pour la viabilité de l’ensemble du secteur agroalimentaire européen.
L’heure des messages politiques sur la stratégie « De la ferme à la table » est terminée. Il est désormais temps d’analyser les données actuellement disponibles. Ces derniers mois, plusieurs rapports et études clés ont tenté d’évaluer et de mesurer les impacts des objectifs fixés par la Commission européenne lorsqu’elle a présenté les stratégies « De la ferme à la table » et en faveur de la biodiversité en mai 2020.
Des études menées par le ministère américain de l’Agriculture (USDA)[1], HFFA Research[2], le Centre commun de recherche de l’UE (CCR)[3], l’Université de Kiel[4] ainsi que l’Université et la recherche de Wageningen (WUR) concluent que plusieurs impacts, compromis et angles morts significatifs doivent être analysés de toute urgence par les responsables politiques de l’UE (et du reste du monde).
Par exemple
:
- L’étude du CCR prévoit que la diminution prévue de 40 à 60 % des émissions de GES de l’agriculture européenne résultant de la mise en œuvre des objectifs « De la ferme à la table » conduira à une délocalisation de la production agricole européenne, y compris ses émissions, vers des pays tiers.
- L’étude de l’Université de Kiel prévoit que l’Europe pourrait devenir un importateur net de denrées alimentaires, ce qui est en contradiction directe avec l’autonomie stratégique ouverte promue par la Commission européenne pendant la crise du COVID.
- L’étude de l’USDA conclut que les objectifs fixés dans la stratégie « De la ferme à la table » pourraient faire basculer 22 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire.
Pourquoi l’Europe ne se penche-t-elle pas sur les données ?
Ces études, qui reposent sur des méthodologies différentes et ont différents points focaux et limites, se complètent entre elles. Toutes parviennent aux mêmes conclusions. La production agricole de l’UE diminuera, et ce de façon très marquée dans certains secteurs et pour certains produits. Pour ce qui est de l’impact cumulatif des objectifs, la dernière étude du WUR anticipe une baisse moyenne de la production entre 10 et 20 % [1], avec une baisse pouvant atteindre 30 % pour certaines cultures.
En ce qui concerne la production animale, l’étude de l’Université de Kiel indique une réduction de 20 % de la production de viande bovine et une réduction de 17 % de la production porcine en moyenne dans l’UE. Un autre document d’orientation du WUR (qui sera bientôt publié) confirme une diminution générale de la production de viande bovine et porcine et de produits laitiers, ce qui conduirait non seulement à une augmentation des prix pour les consommateurs de l’UE, mais également à des effets douteux sur les revenus des éleveurs.
Les données indiquent clairement les répercussions sur le commerce, sur les revenus des agriculteurs et, en fin de compte, sur les prix à la consommation. Changer le système alimentaire dans ces conditions sera plus difficile et imposer des taxes à la consommation, comme le propose le Parlement européen, pourrait rendre ce changement socialement injuste.
Tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire sont conscients des défis environnementaux et climatiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Nous sommes tous déterminés à jouer notre rôle dans la lutte pour atténuer les effets négatifs du changement climatique. La production agricole européenne est l’une des productions les plus respectueuses de l’environnement et des ressources au monde. Néanmoins, les producteurs européens estiment qu’avec l’innovation et un soutien pertinent au cœur de la politique agricole de l’UE, les agriculteurs continueront à produire de manière encore plus durable. Nous reconnaissons les attentes de la société et des responsables politiques dans le domaine de la production alimentaire. Toutefois, un objectif politique dénué de base scientifique aura des effets délétères sur l’agriculture européenne. Nous devons élaborer des politiques axées sur les solutions, fondées sur les données disponibles, avec l’innovation comme pierre angulaire.
Pour commencer à parler de solutions, nous devons avoir une
compréhension commune des défis
auxquels nous sommes confrontés dans la mise en œuvre des objectifs « De la
ferme à la table ». Cette
compréhension commune devrait être fondée sur une analyse d’impact globale et cumulative menée par la Commission
européenne. L’étude la plus récente de Wageningen, avec ses différents scénarios, montre clairement que l’évaluation des effets des objectifs de la stratégie « De la ferme à la table » pris
séparément, comme la Commission semble désormais l’envisager, ne donnera
qu’une image incomplète de la réalité
cumulative à laquelle
sont confrontés les agriculteurs et les
acteurs agroalimentaires sur le terrain.
Nous souhaitons tout autant que la Commission mettre fin à ce débat concernant la nécessité de mener une analyse d’impact exhaustive. Nous appelons à mener une analyse exhaustive, car nous voulons comprendre où les problèmes sont susceptibles de se produire afin de pouvoir discuter des solutions envisageables.
Le modèle de production alimentaire européen, mené par la politique agricole commune, a été l’un des plus grands succès de l’Union européenne. Nous ne comprenons pas cette apparente tentative d’entraver nos progrès et de fermer les yeux sur nos succès, à un moment où nos partenaires commerciaux parlent déjà de combler les manques de production que laissera l’Europe.
En outre, si la production de l’UE diminue, comme tous les chercheurs qui ont évalué l’impact des propositions actuelles de la Commission s’y attendent clairement, alors les importations de matières premières et d’ingrédients de l’UE sont vouées à augmenter de manière significative, rendant ainsi l’UE dépendante des importations pour nourrir sa population. Cela génèrerait alors plusieurs risques politiques et de sécurité alimentaire pour les consommateurs européens.
Il est grand temps que la Commission européenne procède à une analyse d’impact globale. La date butoir pour la stratégie « De la ferme à la table » approche. Huit années, c’est peu à l’échelle du secteur agricole. Il est urgent de voir des propositions concrètes et une discussion plus approfondie sur les choix que nous faisons. Cette discussion doit toutefois reposer sur des données de meilleure qualité.
[1] Résumé des résultats, scénario 4 : réduction de l’utilisation de pesticides et de nutriments, 10 % des terres exclues
-FIN-
Agriculture and Progress – Plateforme européenne pour une production agricole durable Agri-Food Chain Coalition – Initiative conjointe de la chaîne agroalimentaire européenne AnimalHealthEurope – Fabricants européens de médicaments pour animaux
AVEC – Association européenne des transformateurs et négociants de volaille CEFS – Comité européen des fabricants de sucre
CEJA – Conseil européen des jeunes agriculteurs
CEMA – Association européenne des constructeurs de machines agricoles CEPM – Confédération européenne des producteurs de maïs
CEVI – Confédération européenne des vignerons indépendants CIBE – Confédération internationale des betteraviers européens
Clitravi – Centre de liaison des industries transformatrices de viande de l’UE COCERAL – Association européenne du commerce des céréales, des oléagineux, des
légumineuses, de l’huile d’olive, des huiles et des graisses ainsi que de l’approvisionnement agricole
Copa-Cogeca – Agriculteurs et coopératives agricoles d’Europe CropLife Europe – Industrie européenne de la protection des cultures EBB – European Biodiesel Board
EDA – Association européenne des produits laitiers
EFFAB – Forum européen des éleveurs d’animaux de reproduction ELO – Organisation européenne des propriétaires fonciers
European Livestock Voice – Plateforme européenne de la chaîne de
l’élevage Euro Foie Gras – Fédération
européenne du foie gras
Euroseeds – Association du secteur européen des semences ePURE- Industrie européenne de l’éthanol renouvelable UECBV – Commerçants européens de bétail et de viande FEFAC – Fabricants européens d’aliments pour animaux
FEFANA – Association européenne des producteurs et livreurs d’ingrédients et leurs mélanges en nutrition animale
Fertilizers Europe – Association européenne des fabricants d’engrais IBC – Confédération Internationale de la Boucherie et de la Charcuterie
[1] https://www.fas.usda.gov/newsroom/economic-and-food-security-impacts-eu-farm-fork-strategy
[2] https://hffa-research.com/wp-content/uploads/2021/05/HFFA-Research-The-socio-economic-and-
environmental-values-of-plant-breeding-in-the-EU.pdf
[3] https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC121368
[4] https://grain-club.de/fileadmin/user_upload/Dokumente/Farm_to_fork_Studie_Executive_Summary_EN.pdf
Sur la route du foie gras : A la découverte du foie gras européen
Euro Foie Gras est très heureux d’annoncer le grand lancement de sa campagne de promotion européenne « Sur la route du foie gras ». Cette campagne d’une durée de deux ans vise à informer les Européens sur le processus de production du foie gras et les différentes manières de déguster ce produit gastronomique européen.
Des influenceurs de différents pays européens producteurs de foie gras partiront à la rencontre d’éleveurs dans leurs exploitations. Les talentueux Chefs Matthias Marc et Pierre Chomet, tous deux participants de Top Chef 2021, sillonneront la France pour nous faire découvrir ce mets de qualité, si cher aux habitants de l’Hexagone. En Espagne, le Chef Michelin Leandro Gil et la présentatrice TV Ketty Fresneda nous emmèneront à la découverte des secrets du foie gras au cœur des régions productrices : Castille et León, la Navarre, le Pays basque, la Catalogne et l’Aragon. En Hongrie, la célèbre Chef Wossala Rozina parcourra le pays à la rencontre des producteurs de foie gras de canard et d’oie. Et enfin, vous pourrez suivre Julien Lapraille, ex-candidat Top Chef 2014, et Tom Vermeiren, Chef au Restaurant Wilford dans plusieurs fermes de Wallonie.
Retrouvez leurs aventures mais également de nombreuses informations sur ce mets de qualité, nos producteurs, notre engagement pour le bien-être animal et de nombreuses recettes qui raviront votre palais sur le site https://rencontres-foiegras.fr/ !
Cette campagne est financée avec l’aide de l’Union européenne via son programme de promotion.
Découvrez la production de foie gras lors des Journées Fermes Ouvertes en Wallonie
A la recherche d’une activité instructive et ludique à faire en famille ? Ces 11 et 12 septembre, 33 fermes wallonnes vous ouvrent leurs portes. Et parmi celles-ci, la ferme Louis Legrand, une exploitation familiale d’élevage de canards à foie gras et de cultures traditionnelles (céréales, betteraves et maïs).
Les exploitants de cette ferme, située à Templeuve (Tournai), vous proposent de visiter leur élevage de canards, d’accéder aux ateliers de production et même d’assister à une démonstration d’alimentation assistée. Vous pourrez ensuite déguster les délicieux mets produits à base de palmipèdes gras : magret fumé, cuisses de canard confites à l’orange, cassoulet au confit de canard, assiette découverte de foie gras… Des activités ludiques raviront également les enfants comme les parents : balade en calèche, jeux en bois et château gonflable.
L’élevage de canards de la ferme Louis Legrand se fait en plein air, caractéristique fondamentale de la production de palmipèdes gras, et leur alimentation est entièrement naturelle (céréales et maïs). Les exploitants attachent une grande importance au maintien de leur savoir-faire et à la qualité artisanale de leurs produits, garantissant ainsi leur fraicheur et leur authenticité.
N’hésitez pas à aller à leur rencontre ce weekend !
Plus d’informations sur les Journées Fermes Ouvertes : https://www.jfo-maquinzaine.be/
Photo: © JFO
Révision de la législation européenne sur le bien-être animal : Euro Foie Gras rappelle son engagement en faveur de normes élevées
Euro Foie Gras a contribué à la consultation publique de la Commission européenne sur l’étude d’impact initiale liée à la révision de la législation européenne sur le bien-être animal. La Fédération rappelle que le foie gras est produit dans le respect total des normes européennes en matière de bien-être animal. En outre, le secteur suit les dernières données scientifiques publiées et les tests effectués dans les exploitations afin de garantir une amélioration constante des conditions d’élevage.
Le foie gras est un produit européen traditionnel gastronomique et de haute qualité respectant des normes élevées en matière de bien-être animal.
La filière européenne du foie gras répond aux attentes sociétales : la production est extensive, de plein air, et très souvent familiale. Avec 90% de la vie de l’animal passée en parcours extérieurs, le plein air est une caractéristique fondamentale de l’élevage des palmipèdes à foie gras.
Les palmipèdes passent de 10 à 15 semaines, selon les espèces, en plein air jusqu’à la phase d’engraissement. Ce n’est que durant cette phase qu’ils vivent en logement collectif et pour une durée limitée (entre 9 et 12 jours pour les canards et 12 à 15 jours pour les oies). Ce système de logement répond à toutes les exigences de la Recommandation du Conseil de l’Europe du 22 juin 1999 puisqu’il permet aux animaux de se tenir dans une posture normale, de battre des ailes, de se retourner sans difficulté et d’avoir des interactions sociales normales. Le passage de l’utilisation de cages individuelles pour la production de foie gras aux logements collectifs, exigé par la Recommandation susmentionnée, a représenté un investissement important de plus de 120 millions d’euros pour les éleveurs européens.
En outre, Euro Foie Gras a souligné son engagement dans une démarche d’amélioration constante des pratiques d’élevage en utilisant les données scientifiques les plus récentes et les tests sur site. À cet égard, la Fédération a rappelé que le rapport SCAHAW de 1998 sur les aspects du bien-être des canards et des oies dans la production de foie gras présentait une méthodologie limitée et des recommandations très discutables. Par conséquent, après plus de vingt ans, ce rapport ne peut être cité comme référence sur le bien-être des palmipèdes gras.
La Fédération a également souligné que toute exigence supplémentaire concernant les systèmes d’hébergement devrait être évaluée scientifiquement en tenant compte des spécificités de chaque espèce et des différentes étapes de production. Il est également crucial de définir, comme point de départ, la notion de cage. En outre, si des normes européennes supplémentaires étaient imposées aux agriculteurs européens, ceux-ci devraient être soutenus financièrement et une période de transition suffisante devrait être adoptée. Euro Foie Gras a également alerté la Commission sur les risques encourus si des règles plus strictes en matière de bien-être animal venaient à être adoptées tout en continuant à autoriser l’entrée d’importations ne répondant pas aux mêmes normes. Ces règles nuiraient inévitablement à la compétitivité du secteur européen de l’élevage qui devrait faire face à la concurrence déloyale de pays tiers. Par conséquent, des garanties concrètes, conformes aux règles de l’OMC, sont nécessaires pour assurer des conditions de concurrence équitables aux éleveurs européens.
Le maintien de la définition du foie gras cru dans les normes de commercialisation est indispensable
La Fédération européenne du foie gras a contribué à la consultation publique de la Commission européenne sur la révision des normes de commercialisation pour les produits agricoles.
Dans sa contribution, Euro Foie Gras réaffirme l’importance du maintien de la définition du foie gras cru dans les normes de commercialisation européennes. En effet, le poids minimum des foies – 300g pour les canards et 400g pour les oies – permet d’assurer l’authenticité et la qualité du produit. En-dessous de ces poids, les cellules du foie sont trop petites, et donc insuffisamment engraissées. Il est dès lors indispensable de maintenir cette obligation de poids notamment pour garantir l’exactitude de l’information donnée aux consommateurs afin qu’ils puissent faire des choix éclairés et pour protéger un mode de production authentique et un met prestigieux contre toute pratique frauduleuse.
Par ailleurs, la Fédération déplore qu’il n’y ait toujours pas de définition du foie gras transformé. Ce produit représente 80% des ventes de foie gras. Sans texte clair, le consommateur risque d’acheter un produit qui ne possède pas les mêmes caractéristiques intrinsèques que le foie gras et qui ne correspond pas à ses attentes en termes de qualité et de saveur. Euro Foie Gras demande donc l’intégration de la définition du foie gras transformé dans la future proposition législative sur les normes de commercialisation.
Cette proposition de la Commission européenne est attendue pour 2022 après la finalisation de l’évaluation d’impact.
Retrouvez plus d’informations dans notre note de position
Image: © CIFOG/ADOCOM RP
Politique européenne de promotion: EFG fermement opposé à une exclusion des produits carnés
Euro Foie Gras a répondu à la consultation de la Commission européenne sur le réexamen la politique européenne de promotion de produits agricoles et alimentaires. La Fédération a tenu à souligner le rôle essentiel des produits agricoles (dont les produits carnés) dans une alimentation équilibrée, et, de ce fait, l’importance de leur maintien dans la politique de promotion.
Il est essentiel de garder à l’esprit que la politique de promotion contribue déjà à la durabilité alimentaire grâce aux normes de durabilité élevées des produits européens, en particulier en matière de durabilité environnementale et de bien-être animal.
Par ailleurs, l’appréciation de la durabilité d’un produit doit prendre en compte tous ses différents aspects (les piliers social, environnemental et économique). Par exemple, les éleveurs de palmipèdes gras garantissent des conditions d’élevage optimales qui assurent un bon équilibre entre les différents composants de la durabilité (bien-être animal, santé animale, environnement, bien-être de l’éleveur, etc.).
En outre, nous tenons à souligner que le caractère sain d’un produit alimentaire dépend de la manière dont il est consommé et intégré dans un régime alimentaire global. En ce sens, tous les produits agricoles, consommés en quantités adéquates, jouent un rôle clé dans une alimentation équilibrée.
Pour toutes ces raisons, nous insistons fortement sur le fait que tous les produits agricoles devraient être inclus et leur promotion devrait aller de pair avec la promotion d’une alimentation saine, diversifiée et équilibrée.
Nous sommes donc fermement opposés à toute réduction du soutien aux ou à toute exclusion des produits carnés. Les produits carnés ont été et continuent d’être une source alimentaire importante qui fournit un large éventail de nutriments précieux pouvant être facilement absorbés par notre corps. Certains nutriments présents dans ces produits ne sont pas toujours faciles à obtenir à partir d’aliments à base de plantes.
Enfin, si la Commission cessait de promouvoir certains produits de l’UE tels que les produits carnés, les consommateurs se tourneraient vers des produits similaires provenant de pays tiers et répondant à des normes nettement moins strictes. Cela reviendrait à encourager indirectement une production moins durable.
Photo: © CIFOG/ADOCOM RP / Ph Asset
Communication de la Commission sur l’ICE « Pour une nouvelle ère sans cage » : de nombreux questionnements subsistent
Euro Foie Gras prend note de la publication de la communication de la Commission européenne sur l’initiative citoyenne européenne (ICE), « Pour une nouvelle ère sans cage ». Cette communication, appelant à la suppression progressive des cages pour les animaux d’élevage sous certaines conditions, suscite de nombreux questionnements au sein de la Fédération.
Tout d’abord, la Commission européenne prend un engagement politique fort sans même en définir le terme central : la cage. Dès lors, comment appliquer une telle décision dans le futur sans comprendre exactement à quoi elle fait référence ?
Ensuite, cette communication a été publiée sans qu’aucune évaluation d’impact n’ait été menée au préalable. Celle-ci sera réalisée a posteriori, et donc après l’engagement politique. Une évaluation en amont aurait été souhaitable pour mieux cerner l’impact d’une telle décision qui aura des conséquences importantes sur bon nombre de secteurs agricoles.
Par ailleurs, la Commission a annoncé des mesures de soutien qui seront accordées aux éleveurs pour les aider dans la transition. Euro Foie Gras considère que ces mesures ne sont pas à la hauteur au vu des futures répercussions pour le secteur de l’élevage. Sans compter que tous les secteurs comme l’aviculture ne sont pas éligibles pour bénéficier des aides de la PAC. De plus, certains d’entre eux risquent de ne pas être soutenus de manière égale par leurs autorités nationales (via le 2ème pilier de la PAC par exemple), ce qui engendrerait un déséquilibre sur le marché intérieur européen.
Enfin, Euro Foie Gras a pris note des pistes de réflexion de la Commission afin d’éviter une concurrence déloyale des pays tiers et de valoriser nos produits européens. Cependant, la Fédération déplore que face à un engagement politique fort, aucune garantie ne soit donnée aux éleveurs en ce qui concerne les produits importés moins-disant. Le risque évident de la suppression des cages est une augmentation du coût des produits pour soutenir les adaptations nécessaires. La majorité des consommateurs pourrait dès lors se tourner vers des produits moins chers, importés de pays tiers, qui ne suivent pas les mêmes exigences en termes de bien-être animal.
La Fédération rappelle que les palmipèdes gras sont élevés pendant 90% de leur vie en plein air avec un accès à des parcours extérieurs. Les animaux passent seulement 10 jours dans des logements collectifs, lors de la dernière phase de l’élevage : l’alimentation assistée. 120 millions d’euros ont été investis pour remplacer les épinettes individuelles par des logements respectant les recommandations du 22 juin 1999 du Conseil de l’Europe (possibilité pour les palmipèdes de battre des ailes, d’effectuer des mouvements normaux de lissage de plumes, de se retourner sans difficultés…)
Euro Foie Gras reste constructif et appelle les institutions européennes à impliquer le plus possible les différents secteurs agricoles, dont celui du foie gras, dans la discussion sur ce sujet.
Photo: © CIFOG
AG d’Euro Foie Gras : Le secteur met en avant son ouverture et sa transparence pour contrer les préjugés
Ce jeudi 18 juin, Euro Foie Gras a tenu son Assemblée Générale en ligne.
Christophe Barrailh, Président de la Fédération, est tout d’abord revenu sur le vote du Parlement européen appelant la Commission à interdire le gavage, le qualifiant de « surprenant et choquant ». En effet, le vote de cet amendement, intervenu dans le cadre de l’adoption de la résolution parlementaire sur l’initiative citoyenne européenne « Pour une nouvelle ère sans cage », était non seulement hors contexte, mais s’est qui plus est déroulé sans consultation des différents acteurs concernés. Christophe Barrailh a souligné qu’il « est essentiel de rappeler que l’on ne peut produire de foie gras sans alimentation assistée. Il n’existe à ce jour aucune alternative crédible. » La Fédération est plus que jamais déterminée à poursuivre sur le chemin de la transparence et à inviter les décideurs politiques à visiter une ferme à foie gras afin de mieux comprendre le secteur.
Euro Foie Gras fera également connaître le secteur aux citoyens grâce au programme européen de promotion. Dans ce cadre, la Fédération se réjouit de lancer le site de sa campagne « Sur la route du foie gras » cet été. Il retracera les aventures de bloggeurs et influenceurs qui partiront à la rencontre de producteurs de foie gras dans 4 pays européens (Espagne, France, Belgique et Hongrie) afin de partager ce savoir-faire traditionnel ancestral.
Enfin, la Fédération continuera ses travaux afin de développer des indicateurs européens de bien-être animal. Cette thématique, essentielle pour les producteurs de foie gras, reste au centre de leurs préoccupations.
Euro Foie Gras dénonce l’appel du Parlement européen à interdire le gavage : un vote hors sujet et une absence totale de débat
La Fédération européenne du foie gras (Euro Foie Gras) est choquée par le vote du Parlement européen appelant la Commission européenne à interdire le gavage pour la production de foie gras. Cet amendement, juridiquement non contraignant, a été adopté sans aucun débat et témoigne d’une méconnaissance totale du secteur. La production de foie gras fait partie intégrante du patrimoine gastronomique européen et respecte l’ensemble des réglementations européennes en matière de bien-être et de santé des animaux.
Le 10 juin, les Eurodéputés ont adopté une résolution sur l’initiative citoyenne européenne « Pour une nouvelle ère sans cage ». Lors de ce vote, un amendement totalement hors sujet appelant la Commission européenne à présenter une proposition visant à interdire le gavage des canards et des oies pour la production de foie gras a été adopté.
Euro Foie Gras condamne fermement le fait qu’un tel amendement ait été voté sans aucun débat. Ce vote est le résultat d’un manque de connaissance et de compréhension du secteur qui conduit à des idées fausses et des préjugés, alimentés par les stéréotypes erronés de militants animalistes.
Christophe Barrailh, président d’Euro Foie Gras, s’insurge : « Comment peut-on voter un amendement qui pourrait mettre fin à une filière sans aucune concertation ? Compte tenu de l’enjeu, un débat est plus que nécessaire. Les décideurs européens ne doivent pas oublier, en abordant cette question, les hommes et femmes qui travaillent dur chaque jour pour produire ce mets d’exception. »
À ce jour, il n’existe aucune alternative au gavage, ce qui signifie que, si un tel amendement entrait en vigueur, le secteur s’arrêterait du jour au lendemain. Cela entraînerait la perte de plus de 50.000 emplois directs et la disparition d’un produit de grande qualité, symbole de la gastronomie européenne. Les producteurs de foie gras participent à la vie dans les zones rurales, tant économiquement que socialement, et font partie intégrante des traditions de nombreuses régions.
Rappelons que l’article 13 du TFUE stipule que « (…) l’Union et les États membres tiennent pleinement compte des exigences du bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout en respectant les dispositions législatives ou administratives et les usages des États membres en matière notamment de rites religieux, de traditions culturelles et de patrimoines régionaux. » « Cette deuxième partie de l’article doit également être respectée, car la production de foie gras appartient au patrimoine culturel et régional européen », ajoute M. Barrailh.
Par ailleurs, la filière européenne du foie gras répond aux attentes sociétales : la production est extensive, de plein air et souvent familiale. Permettre aux canards et aux oies de passer 90% de leur vie en plein air est essentiel pour les éleveurs afin de garantir la qualité du produit et la vie des animaux.
La Fédération tient à rappeler que l’engraissement des palmipèdes élevés pour la production de foie gras est réalisé par des professionnels formés à cette tâche spécifique. Il respecte pleinement le bien-être des animaux, comme le confirment plusieurs études[1]. L’alimentation assistée doit être comprise en tenant compte de l’anatomie particulière des palmipèdes gras. Ceux-ci possèdent un œsophage élastique qui peut se dilater, comme celui d’un serpent, et leur permettre d’avaler toutes sortes de proies tels que des poissons ou des grenouilles. Pour cette raison, leur anatomie ne peut pas, et ne doit pas, être comparée à l’anatomie humaine. Arrêtons l’anthropomorphisme !
Aujourd’hui,
Euro Foie Gras appelle les décideurs européens, nationaux, régionaux et locaux,
ainsi que les citoyens, à visiter une exploitation de foie gras avant de
prendre toute décision précipitée. La Fédération serait heureuse de procéder à
un échange de vues rationnel et éclairé sur les méthodes de production du secteur.
[1] Des études scientifiques ont été synthétisées par les scientifiques Gérard Guy (INRA) et Xavier Fernandez (ENSAT) dans un document rédigé en octobre 2013.
Contact : melanie.lamaison@alienor.eu; +32 491 51 23 40
cynthia.benites@alienor.eu; +32 490 64 97 38