L’élevage en Europe contribue à de nombreux objectifs de développement durable

Le 14 octobre, la Commission européenne a publié un rapport externe intitulé “L’avenir de l’élevage européen : comment contribuer à un secteur agricole durable ?”, rédigé par le Dr Jean-Louis Peyraud (INRAE) et le Dr Michael MacLeod (SRUC). Cette étude contribue au débat sur la durabilité du secteur de l’élevage. Elle souligne son importance et les défis auxquels il est confronté. En voici un résumé.

L’élevage est d’une importance cruciale pour de nombreuses régions d’Europe, tant au niveau économique, social, qu’environnemental. Le secteur a généré 170 milliards d’euros en 2017, ce qui représente 40 % du chiffre d’affaires agricole total. L’UE-28 est un exportateur net sur le marché mondial, l’excédent commercial international en produits animaux n’a cessé d’augmenter depuis 2000, pour atteindre 3,7 milliards d’euros en 2019. Par ailleurs, le secteur emploie environ 4 millions de personnes. Les fermes de volaille et de porc sont les exploitations les plus importantes en matière de nombre de postes salariés.

Un impact environnemental à nuancer

En 2017, le secteur agricole a généré 10 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) de l’UE, soit moins que l’industrie (38 %) ou les transports (21 %). 

Au niveau mondial, la moitié de la superficie des terres agricoles utilisées pour le bétail est constituée de prairies permanentes et de terres marginales qui ne peuvent être facilement cultivées et sont utilisées exclusivement par les ruminants. Certaines prairies temporaires pourraient être cultivées, mais cela entraînerait la perte des services écosystémiques qu’elles fournissaient.

Une diminution de l’élevage en Europe aurait des conséquences environnementales négatives

L’idée de réduire l’élevage dans l’UE afin de traiter simultanément des questions environnementales et alimentaires doit être considérée avec prudence. En effet, la demande mondiale en produits d’origine animale augmente et le secteur européen de l’élevage est plus efficace que dans de nombreuses autres régions du monde. Cette idée peut donc entraîner une augmentation nette de l’impact environnemental.

En outre, la réduction du cheptel en Europe pourrait avoir des répercussions négatives en termes d’utilisation des terres. La conversion des pâturages en cultures arables pourrait entraîner des pertes de carbone dans le sol et une augmentation de l’utilisation des pesticides, tandis que la conversion des pâturages en forêts apporterait des avantages en termes de stockage du carbone, mais pourrait avoir des effets négatifs sur, par exemple, la vitalité rurale ou le risque d’incendie.

Les défis pour le futur

Le secteur est confronté à certains défis afin que l’Europe puisse respecter ses engagements à moyen et long terme. Selon le rapport plusieurs questions devront être traitées à l’avenir (2030- 2050) notamment :

  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre
  • Amélioration du bien-être animal 
  • Amélioration et renforcement de l’innovation dans les systèmes agricoles

La Stratégie européenne « De la ferme à la table » peut faire progresser l’agriculture européenne. L’objectif principal serait de parvenir à un système agroalimentaire à faible teneur en carbone et efficace sur le plan des ressources, qui fournisse un large éventail de biens et de services environnementaux (tels que des sols sains, de la biodiversité et un paysage attrayant).

L’étude conclut que le débat sur l’élevage devrait être élargi et s’éloigner des positions simplistes plantes/animaux ou extensives/intensives car l’élevage contribue à de nombreux objectifs de développement durable.

Consulter le rapport (en anglais)

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